BIM et bâtiment, un démarrage délicat
Le BIM (Building Information Modeling) a été une formidable avancée pour le monde de l’industrie, qui utilise depuis deux à trois décennies la maquette numérique.
Afin d’améliorer sa productivité et mieux maîtriser la qualité, les délais et les coûts, le bâtiment cherche également depuis une dizaine d’années à mettre en place cet outil, mais nous ne pouvons que constater que ce n’est pas si simple et que, s’il a lieu dans les bureaux d’architecture et les bureaux d’études, il a encore beaucoup de mal à se développer sur le chantier.
Les raisons en sont nombreuses.
La première, et la principale, tient à la segmentation des métiers : la maquette doit être unique et à disposition de tous, les acteurs doivent accepter la transparence et anticiper les choix : on ne peut dessiner que ce que l’on a décidé d’utiliser. Les habitudes qui consistent à laisser bon nombre de choix sur le chantier ne sont pas BIM compatibles.
La seconde raison tient à la difficulté pour les ouvriers de chantier à être connectés : les travaux, dans 99% des cas, sont faits manuellement et l’utilisation des données passent encore, très souvent, par le papier, là où les industries l’ont supprimé depuis bien longtemps ; en restant sur ce fonctionnement, nous continuerons d’être encore loin de pouvoir exploiter tout le potentiel du BIM, qui est même souvent vu comme une contrainte supplémentaire.
Mais quel est le lien avec le hors-site, me direz-vous ?
Rappelons-le, la construction Hors-site consiste à déplacer des heures du chantiers vers les usines.
Avec le hors-site, le passage au BIM devient alors plus facile : les industriels conçoivent et produisent des éléments complexes à forte valeur ajoutée comme des façades, des modules de salles de bains, voire des modules complets ; ils intègrent l’ensemble des métiers et font donc tomber les cloisons étanches entre ceux-ci ; par ailleurs, dans les usines, il est possible de prolonger les données digitales par des machines à commandes numériques ou des robots ; les données sont donc parfaitement exploitées, la productivité est largement améliorée. Avec le Hors-site et le BIM, la maîtrise de la production est grande, le chantier est livré en temps et en heure, l’usine donne le tempo, le chantier se déroule plus vite, avec un nombre d’erreurs et d’impondérables grandement réduit.
Le hors-site et le BIM, ça fait bon ménage !
Pour que cela soit possible, il est nécessaire de changer nos habitudes, et apprendre à considérer les industriels comme des « équipementiers » du bâtiment ; il faut apprendre à concevoir en utilisant le DfMA (Design for Manufacture & Assembly), et donc concevoir un bâtiment à partir des composants que les industriels savent le mieux faire.
Les composants sont des objets BIM qu’il vous suffit d’utiliser pour concevoir vos bâtiments.
Gain de temps, efficacité et qualité deviennent alors les maitres mots du mariage BIM-hors-site sur le chantier.
Un des exemples qui pourrait être cité est le chantier de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône, livré par Ossabois en un temps record (9 mois) grâce, notamment, à l’alliance du BIM et du hors-site
Découvrez tout cela, et plus encore, avec le Campus Hors-site et la formation créée en partenariat avec Arkance Systems France : INTEGRER LE BIM DANS UN PROJET DE CONSTRUCTION HORS-SITE